Une entreprise genevoise permet l’installation de réseaux IoT dans le monde entier.
Extrait d’un article du journal “Entreprise Romande” écrit par Pierre Cormon
Si des réseaux spécifiquement dédiés à l’Internet des objets, basés sur la technologie LoRa, sont en train d’être installés en différents endroits du monde, et surtout en Inde, c’est notamment grâce à une entreprise genevoise, soutenue par l’incubateur Fongit: OrbiWise. Fondée par des anciens de ST-Ericsson à Genève, elle a mis au point un
logiciel permettant à n’importe quel acteur de devenir opérateur d’Internet des objets à l’aide de la technologie LoRa. Il lui suffit pour cela d’installer des stations de base sur la zone qu’il veut couvrir. Comme les férquences utilisées par LoRa sont libres d’accès, contrairement à celles sur lesquelles opèrent la téléphonie mobile, il n’est pas nécessaire d’obtenir une autorisation des autorités.
OrbiWise est rapidement devenue l’un des poids lourds du secteur au niveau mondial. Elle vise
principalement trois types de clients: les opérateurs télécom, les fournisseurs de services industriels, et les opérateurs câblés. Tous trois peuvent être intéressés à l’installer des réseaux LoRa pour leurs propores besoins – par exemple relever des compteurs d’électricité à distance – et pouvoir proposer de nouveaux services.
Parmis ses clients se trouvent aussi bien SIG (Services industriels genevois) que le groupe Tata, en Inde. Le réseau que ce dernier a installé à l’aide d’OrbiWise couvre trois cents millions d’habitants, quatre cents millions à la fin de cette année. “Il s’agit du plus grand réseau LoRa au monde”, assure Didier Hélal, cofondateur d’OrbiWise.
“Contrairement à d’autres opérateurs, qui ont commencés à installer un réseau avant de développer des services, Tata a fait les deux en même temps.” L’entreprise propose ainsi une solution pour mesurer la consommation d’eau à distance – gratuite jusque-là en Inde, elle va devenir payante. Une autre solution vise à protéger les travailleurs et permet de mesurer des paramètres tels que le pouls, la température du corps, de détecter des chutes, de surveiller la qualité de l’environnement, d’envoyer un SOS, etc. “Une aciérie a distribué des montres connectées utilisant cette application à six mille travailleurs”, raconte Didier Hélal. “Elles ont permis deux interventions en deux mois. On a constaté que le battement cardiaque d’un travailleur était bien trop haut et il a été remplacé à ce poste. Et on a pu constater qu’un externe s’était égaré dans une zone dangereuse.”
L’Inde connaît un taux de violence envers les femmes très élevé et une solution a été développée pour leur permettre de donner l’alerte facilement, oÙ qu’elles se trouvent, à l’aide de bijoux connectés. Pourquoi pas avec leur téléphone portable?
“Parce que les agresseurs le leur enlèvent généralement rapidement”, répond Didier Hélal. “Ils se méfient en revanche moins d’un collier ou d’un bracelet.” “Notre logiciel peut fonctionner partout dans le monde, en s’adaptant aux protocoles de différents pays”, conclu Didier Hélal. “Nos clients récurrents viennent d’une vingtaine de pays, et dans beaucoup d’autres, on procède à des essais à l’aide de notre technologie.”
Photo Ekta parishad – Wikimedia commons